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Septembre 1948 : L'ENIAC est amélioré par l'ajout d'une table d'instructions prédéfinies. Le programme entré dans l'ENIAC pouvait donc utiliser chacune de ces instructions. On peut considérer que cette modification transforme l'ENIAC en ordinateur, même si le programme est toujours entré par recâblage.
Aout 1949 : P. Eckert et J. Mauchly, ayant formé leur propre compagnie, mettent au point le premier ordinateur bi-processeur : le BINAC pour l'US Navy. Les deux processeurs effectuaient les mêmes opérations en parallèle pour augmenter la fiabilité des calculs.
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1950 : Le calculateur de Konrad Zuse, le Z4, fabriqué pendant la guerre, est finalement remonté à l'école polytechnique de Zurich puis modifié pour pouvoir réaliser des sauts et branchements conditionnels. Lors de l'exécution d'un programme, 2 instructions étaient lues à l'avance et prétraitées. Il s'agit de la première implémentation d'un pipeline dans un ordinateur. La machine sera utilisée jusqu'en 1955 puis transférée en France et utilisée jusqu'en 1960.
1950 : Invention de l'assembleur par Maurice V. Wilkes de l'université de Cambridge. Avant, la programmation s'effectuait directement en binaire.
1951 : La Compagnie des Machines Bull réalise son premier ordinateur : le Gamma 2.
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1951 : Invention du premier compilateur A0 par Grace Murray Hopper qui permet de générer un programme binaire à partir d'un code source.
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1952 : La Compagnie des Machines Bull commercialise le Gamma 3 qui remportera un grand succès : un millier d'exemplaires seront construits.
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1952 : Le premier ordinateur Français, le CUBA (Calculateur Universel Binaire de l'Armement), est construit par la société SEA.
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1955 : Premier réseau informatique à but commercial : SABRE (Semi Automated Business Related Environment) réalisé par IBM. Il relie 1200 téléscripteurs à travers les États-Unis pour la réservation des vols de la compagnie American Airlines.
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Jusque là, l'ordinateur était une énorme machine inaccessible et destinée à traiter des masses de données sans intervention extérieure. L'augmentation des performances va maintenant permettre à l'ordinateur de "communiquer" avec l'être humain ! C'est aussi à ce moment que le premier réseau d'ordinateurs ARPANET, ancêtre d'Internet, va naître.
1956 : Création du premier ordinateur à transistors par la Bell : le TRADIC qui amorce la seconde génération d'ordinateurs.
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1957 : Création du premier langage de programmation universel, le FORTRAN (FORmula TRANslator) par John Backus d'IBM.
1958 : Pierre Chenus, Jean Bosset, et J.P. Cottet de la Compagnie des Machines Bull développent le Gamma 60, le premier super-ordinateur français dédié au calcul intensif avec un support hardware du multithread. Cette machine très rapide et très en avance sur son temps sera fabriquée à 12 exemplaires.
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1958 : La BELL crée le premier Modem permettant de transmettre des données binaires sur une simple ligne téléphonique.
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1959 : L'ordinateur ATLAS I étudié par
l'université de Manchester et Ferranti introduit deux nouvelles technologies
fondamentales pour les ordinateurs modernes : la mémoire virtuelle et la
multiprogrammation (on dirait aujourd'hui multitâche).
L'exécution des instructions s'effectuait en "pipeline" et la machine
disposait d'une unité de calcul sur les entiers et une unité de calcul en
virgule flottante. Elle développait une puissance de 200 kFLOPS.
1960 : Publication du cahier des charges du langage de
programmation COBOL (COmmon Business Oriented Language). Il devient,
après le FORTRAN, le second grand langage de programmation universel.
Juillet 1961 : Leonard Kleinrock du MIT publie une première théorie sur l'utilisation de la commutation de paquets pour transférer des données.
Octobre 1962 : Le docteur J.C.R. Licklider du MIT est nommé à l'ARPA pour diriger les recherches pour une meilleure utilisation militaire de l'informatique. Il avait écrit en Août une série de notes décrivant sa vision d'un "réseau galactique" permettant à toute personne d'accéder rapidement à toute information ou tout programme, où qu'il se trouve. Il convaincra ses successeurs, Ivan Sutherland, Bob Taylor et Lawrence G. Roberts du MIT de l'importance de ce concept de réseau.
1962 : En France, Philippe Dreyfus invente le mot informatique pour désigner la science du traitement de l'information et des ordinateurs.
1963 : Aux Etats-Unis, Teletype développe le prototype de la première imprimante à jet d'encre : la Teletype Inktronic. La version commerciale de cette imprimante disposait de 40 buses fixes permettant d'imprimer des caractères ASCII sur 80 colonnes reçus par une liaison 1200 bauds.
1964 : Thomas Kurtz et John Kemeny créent le langage BASIC (Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code) au Dartmouth College pour leurs étudiants.
1964 : Création du code ASCII (American Standard Code for Information Interchange), normalisé en 1966 par l'ISO pour simplifier l'échange de données entre ordinateurs. Malgré cela, IBM maintient sa propre norme propriétaire EBCDIC (Extended Binary Coded Decimal Interchange Code).
1965 : Ted Nelson publie un premier papier sur le concept de nombreux types de documents informatiques reliés entre eux. Il utilise les mots hypertexte et hypermédia pour décrire ce concept, par la suite plus connu sous le nom de Xanadu.
1965 : Gordon Moore écrit que la complexité des circuits intégrés doublera tous les ans. Cette affirmation qui s'est par la suite révélée exacte est maintenant connue sous le nom "Loi de Moore".
1966 : Le langage de programmation LOGO est crée par une équipe chez BBN (Bolt Beranek & Newman) dirigée par Wally Fuerzeig dont faisait partie Seymour Papert. Ce langage très graphique est basé sur le principe d'une tortue que l'on pilote à l'écran en lui donnant des ordres (tourner, avancer, etc...).
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1967 : Lawrence G. Roberts, récemment arrivé
à la tête du projet de réseau informatique à l'ARPA, publie ses
"Plans pour le réseau ARPANET" au cours d'une conférence.
Lors de cette conférence sera aussi publié un papier sur un concept de réseau
à commutation de paquets par Donald Davies et Robert Scantlebury
du NPL et également un papier de Paul Baran de la RAND au
sujet de l'utilisation d'un réseau à commutation de paquet pour transmission
sécurisée de la voix, même en cas de destruction partielle du réseau en cas
de guerre nucléaire.
Il est amusant de noter que ces groupes ont travaillé en parallèle sur des
concepts similaires et sans avoir connaissance des travaux des autres pour
aboutir en même temps à la même conclusion !
C'est aussi à cause de la similitude entre le projet de la RAND et le
projet de l'ARPA qu'est née la fausse rumeur selon laquelle le réseau ARPANET
avait été lancé à cause du besoin de relier les ordinateurs entre eux par un
réseau insensible aux destructions d'une guerre nucléaire.
1967 : IBM construit le premier lecteur de disquettes.
Aout 1968 : Lawrence G. Roberts et la communauté de chercheurs "sponsorisée" par l'ARPA ont défini la structure et les spécifications du futur réseau ARPANET. Ils lancent un appel d'offre pour la réalisation d'un composant clé du réseau : le commutateur de paquet appelé aussi IMP (Interface Message Processor). La société BBN (Bolt Beranek and Newman) remportera l'appel d'offre en Décembre 1968.
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1968 : Burrough sort les premiers ordinateurs basés sur des circuits intégrés, les B2500 et B3500 qui marquent le début de la troisième génération d'ordinateurs.
1968 : Création du langage PASCAL par Niklaus Wirth.
été 1969 Le Bell Lab d'AT&T se
retire du projet MULTICS,
considérant que celui-ci prendrait trop de temps pour arriver à un résultat
concret.
Un groupe d'informaticiens mené par Ken Thompson et Dennis Ritchie
avait commencé à réfléchir à la création d'un nouveau système
d'exploitation temps partagé mais leur hiérarchie refusait d'en entendre
parler.
Ils trouvèrent un Dec PDP 7 (ordinateur apparu en 1964, évolution du PDP-1)
inutilisé (récupéré initialement par Thompson pour y faire tourner un
jeu écrit par lui : Space Travel !) pour mettre leurs idées en pratique.
Certaines idées furent héritées du projet MULTICS : notion de process,
système de fichiers arborescent, interpréteur ligne de commande tournant comme
un simple programme utilisateur, représentation simple des fichiers texte et
accès généralisé aux périphériques. D'autres nouvelles idées servirent de
principe pour le développement : concevoir les outils comme un ensemble de
petits programmes simples, faire en sorte que le résultat d'un programme puisse
devenir l'entrée du programme suivant, etc...
Un noyau Unix primitif, un shell, quelques programmes utilitaires, un éditeur
et un assembleur furent rapidement mis au point sur le PDP 7.
Ce n'est que par la suite qu'un nom fut trouvé par Brian Kernighan pour
ce nouveau système d'exploitation : UNIX (par opposition au projet MULTICS).
Cette version est connue sous le nom "Unix Time-Sharing System V1".
Septembre
1969 : BBN installe le premier équipement réseau IMP (basé
sur un mini-ordinateur Honeywell 516 avec 12 Ko de Ram, voir photo ci-contre) à
l'UCLA et le premier ordinateur (XDS SIGMA 7) y est connecté. Un
ordinateur (XDS 940) de l'équipe de Douglas C. Engelbart de la Stanford
Research Institute est alors relié via une liaison à 50 kbits/s. Les
premières données sont échangées entre ces machines. Peu après, un
ordinateur (IBM 360/75) situé à l'université de Santa Barbara et un autre
(Dec PDP-10) situé à l'université de l'Utah à Salt Lake City sont
raccordés. Le réseau ARPANET initial constitué de 4 ordinateurs est
alors en fonctionnement fin 1969.
Voici un schéma de
l'époque représentant ce réseau.
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1969 : Création de la norme de connexion série RS232.
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Décembre 1970 : Le Network Working Group sous la direction de S. Crocker termine le protocole de communication entre ordinateurs pour le réseau Arpent appelé Network Control Protocol ou NCP. De nouveaux ordinateurs furent rapidement branchés sur ARPANET et l'implémentation de NCP sur la période 1971-1972 permit aux utilisateurs de ce réseau de développer les premières applications.
1970 : Ken Thompson, pensant qu'UNIX ne serait pas complet sans un langage de programmation de haut niveau commence à porter le Fortran sur le PDP 7 mais change rapidement d'avis et crée en fait un nouveau langage, le B (en référence au BCPL dont il s'inspire).
1970 : Première puce mémoire crée par Intel sur un carré de 0,5 mm de côté (capacité : 1kBit soit 128 octets)